Playlist du mois

Les coups de cœur

Baladodiffusion LFDS - Édition Décembre 2011

On commence l'émission de Décembre des Frères du Son avec la capsule Un Petit Goût de Boulimie, qui est une rétrospective mensuelle des articles publiés ici-même.


Suivie par la capsule Made in Québec, qui revient en force juste avant la fin de l’année 2011, où on vous a sélectionné une myriade de musique créée par des artistes hautement talentueux de chez-nous. Pas facile de sélectionner seulement que 3 fiers représentants de notre diversité musicale, mais notre choix s’est arrêté sur des artistes anglophones qui ont choisis la belle province pour faire carrière.

On commence par la formation Adam & the Amethysts qui arrive avec le touchant album Flickering Flashlight. Sur son deuxième et plus récent disque, le groupe nous sert des ambiances toutes en subtilités, empreintes de mélancolie et issues d’une grande sensibilité. Tel un orchestre de bohémiens, on retrouve des touches d’explorations musicales à travers des arrangements plus conventionnels, un heureux mélange de ballades entrecoupées de quelques éclats de joie, comme la pièce Gitche Gumee Yeah Yeah en fait la preuve. Côté instrumentation, on retrouve guitares acoustiques, piano, quelques fois violon et violoncelle qui enrichissent énormément les arrangements, avec des percussions irrégulières qui prédominent tout au long de l’enregistrement. Combiné à des textes profonds, comme la magnifique composition Adam Called Me Over Christmas, au sujet livré de manière très sentie par Adam Waito, le chanteur de la formation et ancien membre de Miracle Fortress. La juxtaposition de voix féminines et masculines est d’une pure harmonie et d’une beauté comme il s’en fait trop peu. Sur Flickering Flashlight, on retrouve des sortes de valses automnales, tapissées d’une sonorité Folk aux accents exploratoires. Les comparatifs qui me viennent initialement en tête en écoutant ce que fait Adam & the Amythists passent par Patrick Watson pour les subtils arrangements, Frightened Rabbit pour une similarité émotionnelle et même Arcade Fire pour la juxtaposition de voix et l’intensité globale. Le fait que tout ait été enregistré avec les moyens du bord, mais avec une vision de grandeur au niveau instrumental et de la réalisation, c’est ce qui ajoute au charme et à la chaleur de Flickering Flashlight.


Tim Hecker, avec la parution de 2 enregistrements cette année et plus particulièrement son tout nouvel album Dropped Pianos, paru dernièrement, c’est sur celui-là qu’on se concentre aujourd’hui. Malgré le titre qui porte à croire que nous avons affaire à une déconstruction sonore, il est plutôt question des fines ambiances nocturnes, minimaliste et pratiquement méditatives. Au menu, 9 sketches ambiants sans autres titres que Sketch 1-2-3 et ainsi de suite, une série de compositions aux élans expérimentaux, comme seuls les meilleurs arrivent à réaliser.

Producteur musical depuis 1996, à l’époque sous le pseudonyme Jetone, le vancouverois d’origine migre au Québec et se fait rapidement remarquer par le milieu artistique international grâce à ses explorations sonores parfois dissonantes avec des touches Noise et Glitch. Ce chirurgien du son, a étudié l’électroacoustique a minutieusement conçu albums après albums pièces après pièces comme si chacune était sa dernière œuvre. Avec 9 albums sous la ceinture, Tim Hecker est une force créatrice extraordinaire et un artiste qui consolide sa réputation à chaque coup. Après son album Ravedeath 1972, sorti en début d’année 2011, personne n’aurait penser entendre du nouveau matériel de la part de cet habitué du festival MUTEK, ce qui démontre à merveille que Tim Hecker est tout sauf en panne d’inspiration et ce, au plus grand plaisir des auditeurs assoiffés de sonorités inusitées!


Lunice est le projet d’en seul homme, le hip-hopper nouveau genre et montréalais qu’est Lunice Fermin Pierre II, artiste qui fait un genre de Glitch-Hop similaire à Prefuse 73 et Autechre pour son volet Électronica extrêmement bien travaillé, en y incluant même certains éléments 8-bits et n utilisant de nombreux échantillons. Nouvellement débarqué dans le paysage musical, avec son premier album, One Hunned, le producteur nous montre qu’il a définitivement  le beat dans le sang et ses structures sonores sont entraînantes au plus haut point, sans perdre leurs subtilités pour autant, un juste équilibre entre accessibilité et quelque chose d’un peu plus recherché. Lunice est à mi-chemin entre les beatmakers comme Alias et les structures complexes à saveur IDM d’Apparat, avant qu’il ajoute du vocal à ses compositions, puisque ce sont des pièces entièrement instrumentales. One Hunned est un disque riche en influences variés, mais qui demeure original et rafraichissant, un de ces albums très stimulants et qui rehausse la barre pour tous ceux qui prétendent faire du bon Hip-Hop au Québec! 

BONNE ÉCOUTE!

 

Pour la capsule Autopsie de CD, cette fois-ci, un album d’une formation américaine, qui fait un genre de Rock-psychédélique aux élans atmosphériques, passe l'épreuve de notre banc d'essais.


Hooray For Earth, un groupe qui s’est formé à Boston en 2005 avant de se relocaliser à New York en 2009, né autour des compositions du multi-instrumentiste Noel Heroux auquel s’est rapidement joint Christopher Principe à la basse, Gary Benacquista à la guitare et Joseph Ciampini aux percussions et divers instruments. Ensemble, ils font un genre de Noise-Pop, Rock-exploratoire aux accents synthétiques, comparable à Twin Shadow, Memory Tapes et de nombreux autres émules de la formule qualifié de Chillwave ou Indie-Post-Punk, héée qu’on aime ça les étiquettes comme ça! Hooray For Earth a 2 albums à son actif et autant de maxi qui ont connu un succès grandissant depuis les débuts de la formation.

Sur leur plus récent disque, True Loves, paru au début de la saison estivale 2011, ils reviennent avec une sonorité à la fois dense et éthérée, à l’atmosphère aussi mystérieuse que positive avec des pièces aux structures évolutives tout en étant accrocheuses. C’est certain qu’on ne peut s’empêcher d’en venir à des comparatifs avec la musique Pop et New-Wave des années ’80 en écoutant l’album un tant soit peu attentivement. Déroutant par moments par ses sons kitsch, mais traités avec suffisamment de réverbération et de distorsion sur les instruments pour qu’ils ne deviennent pas que de lamentables copies de ce qui s’est fait dans cette décennie. Donc, un clin d’œil, sans être un hommage et c’est très bien comme ça, surtout qu’on retrouve cette influence sur quelques passages seulement et une chance, puisque je me souviens bien assez de cette décennie sans avoir à y revenir trop souvent ni longtemps! Bref, tout ceci fait de True Loves un disque agréable à entendre, sans en faire un enregistrement monumental, quoi que plus qu’acceptable pour avoir été créé de toute pièce, de sa conception jusqu’à son enregistrement, par un seul homme, ce Noel Heroux qui a forcément des racines francophones avec un nom comme le sien et qui est somme toute, une autre belle addition dans le parcours qui commence à être bien étoffé de la part de la formation Hooray For Earth!


Superbe animation très inspirée pour la pièce True Loves, pour laquelle un remixe et un magnifique clip a été réalisé pour le groupe Hooray For Earth par Cereal Spiller, c’est à voir sans faute!

Pour notre Triple à Trois, ce mois-ci on vous fait entendre 3 pièces issues de 3 albums différents d'une formation islandaise. Nous qui sommes souvent attirés par les sonorités du pays, nous voici avec une découverte toute fraiche d’un groupe qui était de passage au Québec pour une prestation dans le cadre d’M Pour Montréal. On parle du quatuor Post-Rock For A Minor Reflection, qui fait un genre de musique similaire à Explosions in the Sky, Godspeed You! Black Emperor et Sigur Ros, d’ailleurs ces derniers ont dit à leur sujet que le groupe avait le potentiel de déclasser Mogwai après les avoir vus réchauffer leurs salles pour une série de spectacle Européens en 2008.
For A Minor Reflection est formé par 4 jeunes hommes dans le début vingtaine à Reykjavik en 2005, qui donnent une prestation énergique qui laisse sa marque sur tout spectateur qui assiste à une de leurs représentations. Quand ils ont commencés à jouer ensemble, les membres du groupe ont brièvement fait une forme d’Indie-Rock, pour muter vers un ensemble Blues avant de trouver le son qu’on leur connait aujourd’hui.

Depuis, ils ont 2 albums aux titres imprononçables et un maxi homonyme auto-produit et paru tout récemment grâce à leur campagne de financement sur la plateforme de mécénat virtuel, Pledge Music. On retrouve fréquemment For A Minor Reflection dans la programmation de l’IcelandAirwaves Festival qui ne faisait pas exception encore une fois cette année, puisque la formation en était à sa cinquième participation et elle a l’opportunité de se produire en spectacle un peu partout sur le globe, tout en demeurant un groupe indépendant, un exploit qui, il y a quelques années seulement, aurait été pratiquement impossible et qui, grâce à la diffusion qu’Internet rend accessible, propage leur musique bien au-delà des territoires scandinaves. Avec du tout nouveau matériel à nous présenter, on peut dire qu’ils ont gagnés en maturité où l’on comprend que nous n’avons vus que la pointe de l’iceberg et que For A Minor Reflection n’a pas terminé de faire travailler notre matière grise... Alors partons de ce pas se réserver des billets sur les ailes d'Icelandair pour la treizième édition du festival l’an prochain!
Les Frères du Son  prennent relâche pour les semaines à venir et pour le temps des fêtes, donc, nous serons un peu moins présents sur le net et un peu plus dans le monde réel. Prenez soin de vous et de vos proches, ne reviendrons dès la fin Janvier et meilleurs vœux pour l'année 2012 à tous!!

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